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Publié par La Commanderie Saint-Jean d'Artins

ou les Confidences d’une dégustatrice « éveillée »…

Par un beau matin ensoleillé de septembre, nous avions décidé entre amis, de nous évader pour le week-end : notre chère Commanderie Saint-Jean d’Artins était le lieu idéal pour un séjour découverte truffé de nouvelles aventures savoureuses !

Nos hôtes nous attendaient de pied ferme… Nous avions choisi de commencer par une animation sur le Goût : au programme « Le Goût, sens dessus dessous ». Mes amis ! Nos sens allaient être mis à bonne école pour le meilleur !

Nadège, notre maître de séance, nous installa confortablement autour d’une table chargée de petits gobelets, de petits papiers…et de petits crayons ! A vos nez, prêts,…suivez le guide !


 



Dans un premier exercice, Nadège nous a confrontés à l’influence de la vue sur nos sens. Nous étions prêts et très sûrs de nous. Résultat : pas si facile !!! Evidemment, quand l’arôme des petits pois s’allie à une eau colorée rouge et que la framboise se pare de vert. Bref, un exercice très concluant : la vue influence tout le reste !!!


Mais ce n’était pas fini. L’exercice suivant sollicitait la mémoire olfactive : associer un arôme à son évocation émotionnelle. Que de fou-rires : le café, l’amande amère et la fleur d’oranger  nous ont faits voyager du gâteau brulé au  « truc » dans les bois ; de la colle blanche aux « accidents » ; des bébés aux mamy ! A chacun, ses souvenirs perturbateurs...


   
   



Etape suivante, le « Goût en bouche » avec gustation, rétro-olfaction et somesthésie. Ah ! Vous aussi, cela vous intrigue… et bien venez ! Nadège nous avait concocté une triangulaire à partir d’acide citrique et d’acide acétique. Pas de crainte, chers amis : ceci est une belle histoire de citron et de vinaigre.


Cette gustation,  ponctuée de commentaires fleuris de notre part, a révélé la présence irréfutable d’un continuum des saveurs !!! Merveille des merveilles, si seulement on avait pu le faire avec du vin... Soupir !


La rétro-olfaction est un jeu à lui tout seul. Si, si comme je vous le dis : plusieurs gobelets à classer du plus ou moins…  Nous étions tellement concentrés, que personne n’a reconnue l’eau aromatisée -mais sans saveur- de la carotte (tout dans le nez, rien dans la bouche!). Nadège a de la ressource…


 
   



Le duel suivant a opposé le poivre et le piment ! La piste à suivre : celle de notre propre sensibilité. Bref, la somesthésie en action ponctuée du fameux « j’aime ou je n’aime pas ». Certes, mais à partir de quel degré ? Là est la question… Notre surprise alla grandissante quand Nadège nous annonça  l’exercice suivant : la température. « Bien ! », nous sommes nous dit benoitement, un atelier facile, dans le genre « tasse de thé et glaçon »… Vous aussi, vous voyez cela ainsi ?! Nous avions juste oublié un bref instant les talents de notre maître de séance ! Qui aurait soupçonné un test de température avec du sucre et un arôme de kiwi ! C’est juste incroyable comme résultat !


 



La dernière exploration nous a entrainés sur le chemin du gras : trouver les sensibilités de chacun à partir de cacao amer et d’arôme de coing, soit avec de l’huile, soit avec de l’eau. Ecartez de suite, toute idée préconçue….je vous le garantis, l’unanimité de la réponse n’était pas de la partie !


 



Une pause méritée pour nos nez, mémoires et papilles nous a offert l’occasion d’un périple sémantique : un who’s who du vocabulaire, entre vue, arômes, saveurs et textures. A priori un exercice devenu simple maintenant ? Que nenni… Devant nous s’est soudain dressée une liste de vocabulaire évocateur mais indiscipliné… Heureusement Nadège nous a donné le fil à suivre pour que nous puissions aborder dans des conditions optimales le dernier atelier, tels les fins limiers que nous étions devenus…ou presque…


La dégustation descriptive constitua la concrétisation parfaite de nos efforts : munis d’une fiche technique, d’un nouveau gobelet, nous pouvions nous imaginer au sein d’un panel de dégustation confirmé, visualisant avec bonheur la couleur et l’aspect de ce gobelet. Nous étions rapides et affutés. L’étape de l’olfaction précisa les odeurs reconnues et leur intensité. Enfin, la mise en bouche profila les saveurs et les arômes, plus ou moins intenses. Les sensations tactiles clôturaient la mission.


 



Nous étions ravis, émus et unanimement fiers de notre progression. Cependant cette délicate confiture fut l’objet d’une décomposition en règle, elle passa du rosé ou rouge ocre, fut déclarée homogène avec des petits éclats dedans, avec une évocation de fruits rouges à tendance végétale,  Bref, elle était chaude et fraiche à la fois, collante et onctueuse. La conclusion de rigueur s’imposait : « elle est bonne …mais c’est quoi ? ». Du coquelicot bien sûr !  D’où le fou rire général.


Nous avons tous cru sortir « pro ». Toutefois, ce travail est un long enrichissement ; il permet de se découvrir soi même, élément que nous avons toujours du mal à saisir. Le besoin de normes limite trop souvent nos expériences individuelles. Cependant, cet après midi là, la boite de l’essence du Goût a été ouverte et elle était loin de vouloir se refermer. Sans aucune hésitation, nous  avons renouvelé ces expériences lors du diner que le chef nous avait concocté ; un diner « Papaïto » à fortes tendances « diner Dégustation » … pour 14 convives !


   



Au menu :

Apéritifs

Bulles sarthoises, Gigou,

Pétillant rouge, Jumert.

Velouté de potiron, huile de noix avec gnocchi de ricotta à la vanille

Malvoisie d’Ancenis, 2006.

Rosiers, 1996, Jasnières

Rosette de Reinettes et foie gras

Cuvée Paradis, 1999, Jasnières

Trois Clos, 1999, Jasnières

Hommage à Louis Déré, 2003, Coteau du Loir

Sainte-Maure de Touraine

Tome de chèvre

Petit Troô

Tome de Yenne (Savoie)

Bleu de chèvre

Clos Saint-Jacques, 2005, Jasnières

Pineau d’Aunis, 2005, Coteau du Loir

Fraises en cappuccino, arôme de bière blonde

Clos Saint-Jacques, sélection grains nobles, 1997, Jasnières

 

 

Comment voulez-vous résister à autant de délices sans jouer ?

En un tour de main, nous étions repartis à regarder, humer, gouter pour tenter de retrouver toutes les saveurs, d’identifier tous les arômes… Ce moment là était parfait, l’œil rivé sur nos comparses et amis : nous pouvions user de nos nouveaux pouvoirs en vrai ! Qui allait reconnaitre les épices du velouté ? Lequel serait à même d’identifier la texture du gnocchi ? Des pommes, oui, mais lesquelles ? Et les vins : comparaisons et tentatives étaient de mise. Rouge ou blanc sur le fromage… Certains me diront « tout dépend du vin », je répondrai que tout dépend aussi du fromage !  Notre maitre de séance avait trouvé là un allié de choix : un Chef de talent.



 
   
   
   
   
   



Le week-end était loin d’être fini ! Le lendemain matin, nous nous sommes retrouvés de bonne humeur et le pas alerte ; nos hôtes de La Commanderie nous avaient pris rendez-vous, auprès de ceux qui font le charme de cette région : les viticulteurs (oui, je me lâche un peu) et les caves troglodytiques qui, à flanc de coteau, laissent s’échapper  la part des anges. Rencontre remarquablement orchestrée, en pleine saison des vendanges.





A quelques détours de La Commanderie, Mr Gigou nous attendait, portes de la cave ouvertes ! Tels des explorateurs d’un genre nouveau (parce que le Goût n’avait plus de secrets pour nous), nous avons voyagé de cépages en cuvées, guidés par un vrai passionné. Une dégustation de vins de Jasnières et de Coteaux du Loir venait clore cette escapade aussi minérale que sensorielle, mais à trop voir de tonneaux et de bouteilles, les photos en deviennent bancales ! Merci de cette invitation qui nous mit en appétit !


   
   
   
 
 


Pas de souci, le brunch dominical nous attendait ! Forts de notre expérience du matin, prêts à en découdre de nouveau avec les plats mijotés par le Chef, nous avons pris place autour d’une nouvelle aventure gustative auréolée de brioches et de croissants campés vers le thé et le café. Au centre de la composition, quelques toasts de fois gras patientaient, tandis que la compotée de pêches jaunes aux amandes chuchotait son arrivée. Une soupière éventa quelques arômes épicés de pois chiches aux tomates. Haute en couleurs, la salade bulgare, -à monter soi même-, tenait la part la belle aux Œufs à la Négligence…

 
   
   
   
   
 



Parmi les Coteaux du vendômois, le Passerillage (2005) de chez Colin et les Maizes (2007) de chez Creuzet scintillaient dans la lumière d’un été indien, qui éclaboussait d’étincelles le Vendômois rouge de chez Jumert. 




De la poésie, mes amis, le Goût sens dessus dessous c’est de la convivialité poétique !  Pour nous remettre et surtout conforter l’envie de rester, rien ne valait un café pris au soleil, sous l’œil séculaire du grand tilleul. Que de demander de plus….

 
   








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M
Héhé je profites que vous soyez tous en train de vous battre avec les broussailles sauvage pour poster le premier commentaire!Merci Katheurineu pour ce petit article tant attendu!bises à tous et amusez vous bien ce WeN'Armelleu!
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