Petit lexique pour les curieux … dans l’ordre d’apparition (1)
Un souillon : homme de basse condition, au service d’un seigneur qui est chargé des besognes les plus ingrates : ramassage du bois, emplissage des cheminées, nettoyage des latrines, etc. Le terme est resté associé à un personnage dominé, sans bien propre et souvent sale.
Amalfitaine : relatif à la cité d’Amalfi sur la cote sud ouest de la péninsule italienne au sud de Naples. Les cités de Venise, de Gênes et d’Amalfi se livrent un combat sans merci pour le contrôle de la Méditerranée pendant tout le Moyen Age. Les départs en croisades sont synonymes de fortune faite : il faut faire embarquer les croisés, leurs montures et leurs gens … en plus de la nourriture et des objets. Les comptoirs commerçants de ces cités fleurissaient sur les côtes, avec plus ou moins de bonheur selon la bonne volonté des seigneurs locaux.
Les États latins d’Orient : ils sont créés en 1099, 4 années après l’appel à la 1ère croisade lancée par le pape Urbain II. Cette croisade a pour objectif de libérer le tombeau du Christ ; Jérusalem est aux mains des Turcs musulmans, les pèlerinages sont donc devenus impossibles. La terre sainte est reprise en 1095 et 4 États latins d’Orient sont organisés en Palestine (le Comté d’Edesse au nord, puis la Principauté d’Antioche, le comté de Tripoli qui bénéficie du célèbre krach des chevaliers sur sa frontière orientale et enfin au sud le Royaume de Jérusalem qui réunit Saint-Jean d’Acre, Nazareth, Jérusalem et Bethléem). En 1187, les croisés doivent abandonner Jérusalem. Jusqu’en 1270, 6 croisades sont organisées pour regagner le terrain perdu : aucune ne réussit.
Hospital Saint-Jean : l’orthographe évolue, l’accent circonflexe remplace aujourd’hui nombre de « s » insérés dans les mots médiévaux : forest, hostel, hospital, etc. Ces « s » ressurgissent souvent dans les mots de même racine : déforestation, hospitalité, hospice, etc. Leur présence ou absence vient d’une habitude de prononciation orale, qui se traduit par une évolution de la retranscription écrite.
Jérusalem : cité qui réunit les trois religions monothéistes : les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans avec des monuments liés au culte de chacun. Chaque confession revendique donc la possession du lieu ce qui provoqua moult guerres saintes ou djihad en langue arabe.
L’Église : avec une majuscule, ce nom désigne l’organisation générale religieuse : les hommes, les biens, les édifices. Le mot « église » désigne uniquement l’édifice du culte.
Les croisés : nom pris par les chevaliers chrétiens qui ajoutaient à leur blason habituel la croix du Christ pour symboliser leur mission et leur appartenance.
Les pèlerins : chrétiens religieux ou laïcs qui font un voyage religieux dans l’espoir d’une rémission des péchés ou dans l’espoir d’une amélioration ; le principe du pèlerinage est commun aux trois religions monothéistes. C’est un devoir à accomplir au moins une fois dans sa vie au Moyen Age. (Pour les Chrétiens, Jérusalem n’est pas la seule destination : Saint-Jacques de Compostelle, Rome…).
Monastique : de monastère, lieu de vie et de travail d’une communauté religieuse des moines. Un monastère peut suivre une règle de vie, donc appartenir au clergé régulier (de la règle), il peut prendre différents titres en fonction de la règle suivie et de ses missions : un prieuré, une abbaye, une chartreuse. L’adjectif monastique est, aujourd’hui, fréquemment utilisé pour évoquer un ensemble de bâtiments anciens utilisés par des religieux (sans souci d’appartenance à une règle précise). Les religieux qui ne suivent pas de règle appartiennent au clergé séculier comme les évêques et les chanoines des cathédrales ou encore les curés des paroisses.
Les laïcs : chrétiens non religieux.
Tierce : adjectif, référant à l’heure d’une messe située vers 9 h du matin selon notre découpage moderne du temps (les offices selon la règle de saint Benoît : matines à 1h, laudes à 3h30, prime à 6h, tierce à 9h, sexte à 11h30, none à 15h, vêpres à 18h, complies à 19h30 : le dernier office indique que la journée est terminée et que les tâches sont donc « ac-complies »,). Les offices religieux rythmaient les journées de travail de toute la population jusqu’à l’apparition, entre les XIVe et XVe siècles, des horloges de ville ou beffrois qui sonnèrent alors un nouveau rythme : le temps de travail laïc qui deviendra le notre.
ad patres : allocution latine, « chez les anciens », aller retrouver les anciens de la famille, mourir.
Les catholiques : la communauté chrétienne s’est coupée en deux branches distinctes suite à un affrontement entre le patriarche de l’Empire byzantin et le pape. Le premier ne reconnaissant plus le second comme chef suprême des chrétiens, suite à de nombreuses divergences sur la lecture des textes religieux et les pratiques (langue des messes, mariage des prêtres, calendrier des fêtes…). Cette rupture brutale, appelée schisme, eut lieu en 1054 ; les chrétiens fidèles au pape se nommèrent alors chrétiens catholiques, ceux fidèles au patriarche, des chrétiens orthodoxes (orthodoxe : parce que leur lecture des textes était, selon eux, plus « droite et conforme au dogme » (dogme = affirmation d’une pensée et d’une pratique)).
Après ce schisme, Byzance fut mise à sac en 1204 par des croisés, détournés de la 4ème croisade, initialement prévue vers Jérusalem : pour résumer … des chrétiens contre des chrétiens.
Un bourgeois : à l’origine désigne un habitant du bourg. A partir du XIIIes. et surtout du XIVes., cette dénomination désigne de plus en plus les habitants qui occupent des fonctions importantes dans la ville, la noblesse urbaine marque le territoire en édifiant des hôtels particuliers souvent pourvus de tourelles, qui font écho au pourvoir de religieux (tours d’église) et au pouvoir temporel des seigneurs (tour de château). Le terme bourgeois définit alors une classe sociale aisée et reconnue. Cette évolution concorde avec un essor très important des villes dés le XIIIes.
Un médecin : au Moyen Age, les médecins reconnus prêtent serment et sont des clercs. Certains refusent d’entrer en religion, ils n’ont pas le titre de médecin mais de mire dans certaines régions. Leur prestige est dés lors amoindri.
Un administrateur : parmi les frères moines de l’Ordre, le 1er rang, le plus important, est occupé par des administrateurs, des chevaliers de Justice (comme les Grands Prieurs, les Commandeurs).
Un parchemin : réalisé à partir de la peau d’un animal, de préférence une jeune bête pour une peau plus malléable. Les peaux d’animaux morts nés étaient très recherchées pour leur souplesse et leur blancheur. Travaillées longuement par les tanneurs, les peaux apprêtées coutaient très chers. On reconnait encore l’endroit de l’envers en observant les pores agrandis par la racine des poils. Les fautes étaient grattées avec la lame d’un couteau, la peau écrasée avec le dos du manche, le parchemin était parfois gratté trop fort ou trop de fois occasionnant des trous. Ces derniers étaient alors recousus et le scribe écrivait autour ! Les pages de livre religieux en revanche devaient être exemptes de fautes !
Un receveur : est un frère moine chargé de fixer les taxes et de collecter les impôts ; il tient souvent les comptes. Il appartient au 2ème rang dans l’Ordre.
Un chapelain : frère moine, qui a sa prêtrise pour donner tous les sacrements, il assure les offices religieux au sein de la Commanderie dont les bâtiments sont souvent associés à un hospital, gère la chapelle et celles des prieurés dépendants.
Des frères servants : frères moines au service du Commandeur, leur nombre varie selon les activités et la superficie de La Commanderie. Ils sont hommes de tous les services. Ils appartiennent au 3ème rang dans l’Ordre.
Thomas du Bac : nom du 1er Commandeur connu à ce jour pour la Commanderie d’Artins, d’après les archives liées aux prieurés dépendant de ladite Commanderie, l’installation de cette dernière est antérieure à cette date. Il reste à en trouver des traces directes … la chasse aux infos est ouverte ! Souhaitez-nous bonne chance.